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ÉTHIQUE

en effet l’Âme, durant qu’elle imagine comme lui étant présentes des choses n’existant pas, savait en même temps que ces choses n’existent pas en réalité, elle attribuerait certes cette puissance d’imaginer à une vertu de sa nature, non à un vice ; surtout si cette faculté d’imaginer dépendait de sa seule nature, c’est-à-dire (Déf. 7, p. I) si cette faculté qu’a l’âme d’imaginer était libre.

PROPOSITION XVIII

Si le Corps humain a été affecté une fois par deux ou plusieurs corps simultanément sitôt que l’Âme imaginera plus tard l’un d’eux, il lui souviendra aussi des autres.

DÉMONSTRATION

L’Âme (Coroll. préc.) imagine un corps par ce motif que le Corps humain est affecté et disposé par les ves-