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ÉTHIQUE

est au repos. Mais ce corps également (pour la même raison) n’a pu se mouvoir ni être au repos, s’il n’a pas été déterminé par un autre au mouvement ou au repos, et ce dernier à son tour (pour la même raison) par un autre, et ainsi à l’infini. C. Q. F. D.

COROLLAIRE

Il suit de là qu’un corps en mouvement se meut jusqu’à ce qu’il soit déterminé par un autre à s’arrêter ; et qu’un corps au repos reste aussi en repos jusqu’à ce qu’il soit déterminé au mouvement par un autre. Cela aussi se connaît de soi. Quand je suppose, en effet, qu’un corps, soit par exemple A, est en repos et que je n’ai pas égard à d’autres corps qui seraient en mouvement, je ne pourrai rien dire du corps A, sinon qu’il est en repos. S’il se rencontre ensuite que le corps A soit en mouvement, cela n’a certainement pu provenir de ce qu’il était en repos, car il ne pouvait rien suivre de là, sinon que le corps A restât en repos. Si, au