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ÉTHIQUE

constitue notre Âme, mais en tant qu’il constitue l’âme d’une autre chose, c’est-à-dire (Coroll. de la Prop. 11) que les idées des affections du Corps ne seraient pas dans notre Âme ; or (Ax. 4) nous avons les idées des affections du Corps. Donc l’objet de l’idée constituant l’Âme humaine est le Corps tel qu’il existe en acte (Prop. 11). Si maintenant, outre le Corps, il y avait un autre objet de l’Âme, comme (Prop. 36, p. I) il n’existe rien d’où ne suive quelque effet, il devrait y avoir nécessairement dans notre Âme (Prop. 11) une idée de cet effet ; or (Ax. 5) nulle idée n’en est donnée. Donc l’objet de notre Âme est le Corps existant et n’est rien d’autre. C. Q. F. D.

COROLLAIRE

Il suit de là que l’homme consiste en Âme et en Corps et que le Corps humain existe dès lors que nous le sentons.