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DE LA NATURE ET DE L’ORIGINE DE L’ÂME

et non sur ce qu’il serait l’objet de sa propre idée. C’est pourquoi l’être formel des idées reconnaît pour cause Dieu, en tant qu’il est chose pensante. Mais voici une autre démonstration : L’être formel des idées est un mode du penser (comme il est connu de soi), c’est-à-dire (Coroll. de la Prop. 25, p. I) un mode qui exprime d’une certaine manière la nature de Dieu en tant seulement qu’il est chose pensante, et ainsi (Prop. 10, p. I) n’enveloppe le concept d’aucun autre attribut de Dieu, et conséquemment (Ax. 4, p. I) n’est l’effet d’aucun autre attribut, sinon de la pensée : donc l’être formel des idées a pour cause Dieu en tant seulement qu’il est considéré comme chose pensante, etc. C. Q. F. D.

PROPOSITION VI

Les modes de chaque attribut ont pour cause Dieu en tant seulement qu’il est considéré sous l’attribut dont