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il n’a jamais pu être extrait deux ou trois « principes généraux » sur lesquels vous vous accordiez tous. Dès lors, nous revenons au même point, nous retombons dans la virtualité ; et si les bons poètes sont parvenus à développer les « lois intérieures traditionnelles » dans le moule ancien même, à quoi bon le vers libre ?

Réponse. — Une grande distinction est à établir entre les arts visuels et les arts auditifs : leurs lois, si elles peuvent être équivalentes, ne sont pas assimilables, et l’on ne trouverait pas pour la musique une loi d’une fixité analogue à celle de la perspective, qui du reste est peut-être la seule présentant quelque rigueur. Même la fameuse loi des couleurs complémentaires et celle de leurs divisions tonales sont sujettes à composition.

L’erreur néanmoins est singulière de croire qu’on ne s’accorde point sur quelques principes techniques généraux ; et de ce qui a été négligemment effleuré, on l’avoue, il serait facilement extrait les suivants :

Lois de mouvement.

i° La numération graphique des syllabes (seule exigée par la prosodie des grammairiens) ne peut déterminer un rythme ni un mètre.

2° Les coupes logiques du sens (Griffin, Kahn, Mockel), selon ses accents passionnels (Souza : Accent tonique oratoire ; Kahn : Accent d’impulsion) sont les génératrices du rythme et du mètre.

3° Un vers ou mètre n’a plus que fortuitement d’existence isolée ; il existe dans ses rapports avec ce qui le précède et le