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II

Un peu d’apologétique.

Le Symbolisme. —Jamais expression d’art ne fut plus claire.

Il eût été facile aux pamphlétaires, avec quelque scrupule, de faire œuvre critique rien qu’en coordonnant, en élucidant les unes par les autres les définitions diverses qui ont été répandues avec abondance depuis vingt ans par Stéphane Mallarmé, Jean Moréas, Paul Adam, Maurice Barrès, Achille Delaroche, Charles Morice, Georges Vanor, Albert Mockel, Gustave Kahn, Francis Vielé-Griffin, André Gide, Remy de Gourmont et moi-même.

Rappelons ces bases générales : la première ne sépare pas le symbolisme « de la vie même » ; la seconde et la troisième disent la nature et l’essence du symbolisme ; la dernière, ses affinités avec d’autres expressions d’art.

DeGriffin, en 1895 :

« Ce qui caractérise le Symbolisme, c’est la passion du mouvement au geste infini, de la Vie même, joyeuse ou triste, belle de toute la multiplicité de ses métamorphoses, passion agile et protéenne, qui se confond avec les heures du jour et de la nuit, perpétuellement renouvelée, intarissable et diverse comme l’onde et le feu, riche du lyrisme éternel, prodigue comme la terre puissante, profonde et voluptueuse comme le Mystère. »

D’André Beaunier :