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n’est plus communicatif que le silence… Il y a bien des interviews çà et là, mais impossible de découvrir des injures nouvelles, et nos échantillons me semblent très suffisants, la série bien que monotone est complète. Citons toutefois cette opinion catégorique du contremaître Ernest-Charles :

« Et maintenant… si ce concours Sully-Prudhomme signifie quelque chose sur les tendances de la poésie française, il signifie la mort du vers libre. Presque tous ces jeunes gens reviennent à la poésie traditionnelle, judicieusement libérée de ses contraintes trop rudes. Qu’ils en soient loués ! On se souviendra donc que, en l’an 1904, vers le mois de mars, la mort du vers libre a été constatée, proclamée, consacrée, sanctionnée par Jean Moréas, Henri de Régnier, Emile Verhaeren… (?) » (LeGil Blas, 21 mars 1904).

Mais il se produisit un fait curieux : la fondation d’une nouvelle école :l’Intégralisme.

Or « rintégralisme » signé de M. Adolphe Lacuzon et paraphé des noms de MM. Cubelier de Beynac, Adolphe Boschot, Sébastien Ch. Leconte, Léon Vannoz, n’était autre, avec des atténuations, des principes sages, cela va sans dire — que le symbolisme, le symbolisme lui-même ! seulement un symbolisme se servant de la poésie (chose lamentable !) pour sortir de l’esthétique et entrer dans la philosophie.

Après avoir constaté les rapports des choses entre elles, que dit en effet notre « intégraliste » :

« La poésie intervient au sein même de toutes correspondances mystérieuses…

« … La création poétique ne consiste qu’à déterminer jusqu’aux subtilités du frisson les limites extrêmes d’une somme d’infiniment