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l’admirable création du vers libre, pour l’usage exalté et vivant des jeunes hommes qui le suivent.

« Il faut qu’à présent nous entendions courir aux échos de tous les rivages le cri nouveau : « Le mystère, le grand mystère est mort ! »

Il n’y a pas de mystère dans l’ombre, il n’y en a pas dans le spasme, il n’y en a nulle part. Au fond de toute évidence le sot place une énigme, mais lui seul l’y peut placer (?). Le seul mystère n’est pas objectif ni contingent. Il est celui du divin. Mais les poètes n’ont jamais été créés pour augmenter le nombre des énigmes. Ils l’ont été pour transformer les énigmes du premier degré en évidence seconde, et pour en ramener les groupes à une loi centrale. » (? ? ?)

C’est M. Gaston Deschamps qui relaya, cette année d’Exposition, M. Camille Mauclair, et le Temps du 14 avril nous offrait ces lignes :

« t Les jeunes poètes — pas les Jeunes professionnellement affublés du masque de la jeunesse — les poètes vraiment jeunes, ceux qui ont vingt ans, commencent à comprendre que la poésie ne se réduit pas à l’art d’enfiler des verroteries ou de ciseler des noix de coco. Je remarque, dans leurs essais juvéniles, un très sincère désir de renoncer aux artifices d’une verbosité enfantine, de revenir aux sources fraîches de la vérité et de la beauté, bref, de réconcilier l’humanité avec l’idéal et la littérature avec la vie. »

Mais l’année de la foire passa, et les morts gardèrent le silence…

L’année 1901 fut marquée par des événements considérables.