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trouvera une motte verdoyante pour s’asseoir ; l’ombre d’un buisson pour s’abriter ; on cueille les marguerites de mai, on court dans les champs ; la ville est oubliée jusqu’au soir où l’on revient le chapeau fleuri d’une branche d’aubépine et le cœur égayé d’un doux souvenir ; on reprendra le lendemain le joug du travail.

Ces velléités champêtres sont surtout remarquables à Paris. Les beaux jours venus, employés, bourgeois, ouvriers attendent avec impatience chaque dimanche pour aller essayer quelques heures de cette vie pastorale ; on fait deux lieues entre les boutiques d’épiciers et de marchands de vin des faubourgs, dans le seul espoir de découvrir un vrai champ de navets. Le père de famille commence l’instruction pratique de son fils en lui montrant du blé qui n’a pas la forme de petits pains et des choux « à l’état sauvage. » Dieu sait que de rencontres, de découvertes, d’aventures ! Quel Parisien n’a point eu son Odyssée en parcourant la banlieue et ne pourrait écrire le pendant du fameux Voyage par terre et par mer de Paris à Saint-Cloud !

Nous ne parlerons point ici de cette population