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J’accostai alors ce dernier et lui rappelai notre rencontre ; il me regarda un instant, puis parut me reconnaître.

— Pardon, excuse, si je ne vous salue pas, dit-il gaiement, mais il faut mes deux mains pour le bouquet que m’a donné M. Charles.

— Vous êtes donc devenus bons amis ? demandai-je.

— Oh ! je crois bien, dit l’enfant ; maintenant mon père est riche aussi !

— Comment cela ?

— M. Duval lui a prêté un peu d’argent ; il s’est mis en chambre où il fabrique pour son compte, et moi je vais à l’école.

— Au fait, repris-je en remarquant pour la première fois la croix qui décorait la blouse de l’enfant ; je vois que vous êtes empereur !

— M. Charles m’aide à étudier, et comme ça je suis devenu le plus fort de toute la classe.

— Vous venez alors de prendre votre leçon ?

— Oui, et il m’a donné du lilas, car il y a un jardin où nous jouons ensemble et qui fournit ma mère de fleurs.