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jamais un homme ordinaire aux yeux de ceux qui peuvent être pendus. On les flatte, on les apprivoise, et ils deviennent célèbres, à force de mauvais vouloir et de mauvaise foi, comme d’autres à force de mérite.

Les critiques de l’an trois mille

— Et n’avez-vous point d’exceptions ?

— Elles sont rares, mais elles existent. Nous avons encore quelques juges équitables qui traitent l’art comme une fleur dont on respire le parfum, et non comme une proie que l’on égorge pour en vivre. Ceux-là sont les grands esprits et les nobles cœurs ; mais nous y avons rarement recours. Un journal n’est qu’un restaurant ouvert aux appétits intellectuels de la foule, et celle-ci ne demande pas tant des mets sains que des mets épicés.

Des critiques, Prétorien passa aux lions, qui étaient en