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dans une cour, qu’il traversa ; puis à l’entrée d’un bâtiment à colonnade de marbre, entouré de jets d’eau et de promenades ; c’était la seconde prison de Sans-Pair, récemment fondée pour les scélérats réputés incorrigibles.

On n’y entendait que musique, chants et éclats de rire. La première salle était un parloir, où les condamnés recevaient les visites. Il y avait là de charmantes grandes dames attirées par le désir de causer avec des scélérats d’élite, ou de les faire écrire sur leurs albums ; des artistes occupés à peindre les plus célèbres criminels ; des hommes de lettres, rédigeant, pour l’instruction du public, les mémoires intimes des faussaires et des meurtriers. Les prisonniers faisaient les honneurs de chez eux, avec la politesse fière de gens qui comprennent leur importance.

Un célèbre criminel

Un célèbre criminel.

Tout à côté, se trouvait la salle de concerts, dans laquelle retentissaient les chansons d’argot, avec accompa-