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ma. Le soir à table, un coup d’œil d’intelligence : Cela te va ? Oui, oui. Dépêchons-nous et filons bien vite bras-dessus bras-dessous.

Et les goûters chez Prévost, tous les quatre. Grand régal pour tout le monde. Le fait est que le chocolat, les brioches, c’était délicieux.

Un soir, je devais jouer en public mon petit trio flûte, violon, piano. J’avais la migraine, avec des nausées ; j’étais très mal à l’aise. Il me suppliait : « Je t’en prie, maman, n’y va pas, tu vas être malade ». Il pleurait et s’accrochait après moi. Je lui dis : « Viens avec moi, tu seras tranquille ». Je pus, bien péniblement, exécuter mon morceau puis rentrer bien vite avec le cher petit, enfin rassuré.


« Ils » sont bons, honnêtes, sincères, désintéressés, chevaleresques, incapables de duplicité et de félonie. Ils ne connaissent pas l’envie, ni la jalousie, ni la basse rancune. Ils savent se taire, garder un secret : ils n’aiment pas les commérages. Rien de trouble en eux, rien de mesquin ou de versatile. Ils possèdent la maîtrise de soi que leur mère n’a pas. Qui donc est cette mère ?


Enfants et petit-enfants

Je transcris un mot d’Édouard (8 février 1897) :

« Maman, c’est beau les « étals » (étoiles). Moi je crois que c’est des gens qui a été voir le Bon Dieu ».


Mon petit Guy, 4 ans.

Grand-mère lui raconte « La Belle et la Bête ». À l’endroit émouvant où la Belle se trouve enfermée dans le château, la figure du petit se contracte :

— Mais grand-mère, où est sa maman ?

— Sa maman est restée chez elle.

Une vive émotion s’empare de l’enfant, puis dans un sanglot, il déclare :

— J’aime pas beaucoup ces histoires là…