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Vous Raconter notre emotion ds cette 1re escarmouche et decrire l’enthousiasme indescriptible de la population de Courtrai, est impossible. Nous protegions difficilement nos prisonniers contre la foule en délire. Nous n’etions pourtant pas fixés, des bruits circulaient que la ville etait dejà entourée et que des xxxxxxx cavaliers ennemis etaient ds la ville. Je retrouve mon cheval qu’on avait ramené à l’l’hotel de ville, et là, nous nous rassemblons. Il etait 6 heures du soir nous repartîmes avec nos prises. Deux heures plus tard la ville etait sous la terreur boche et les habitants avaient vu en nous les premiers et les derniers soldats francais.

Il était onze heures du soir quand nous rentrames à Watrelosans aucun arrêt. après avoir evité mille fois la mort en passant à travers l’ennemi qui etendait déjà son reseau de patrouille jusqu’à la frontière. Nous etions J’étais mort de fatigue nos chevaux n’en pouvaient plus, nous avions fait plus de 100 kilomètres.

À Watrelo nous eumes grand peine à remettre nos prisonniers à la mairie, la foule ouvrière voulait les mettre en pièces.

Nous retrouvâmes notre premier cantonnement, j’eus la chance de trouver un lit et je vous prie de croire qu’on n’eut pas besoin de me bercer.