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338 ÉTUDES SUR LA LITTÉRATURE SANSCRITE.

avec une traduction et des notes : c'est une œuvre à la fois poétique et scientifique, où l'astrologie domine et où des beautés réelles se mêlent à d'absurdes théories. On y étudie les aspects du ciel, suivant qu'ils sont favorables ou non à la yâtrâ ou entrée en campagne d'une armée ; on s'y occupe des hommages a rendre aux divinités et aux planètes souve- raines, de la manière de sculpter et d'orner leurs statues, des prières qu'on doit réciter en leur honneur, des hymnes qu'il faut chanter à la louange des innombrables génies qui peuplent l'espace et qui président aux actions des hommes. On sait que le fameux Bailly, en 1787, donna une Histoire de l'astronomie indienne et orientale; en 1847, M. l'abbé Guérin étudiait Y Astronomie indienne d'après les Brâhmes, et M. Michel Chasles a fait porter également sur cette matière ardue ses recherches approfondies.

Un certain nombre d'ouvrages que nous pouvons mention- ner se rattachaient aux sciences. Bhaskara avait fait un traité d'algèbre, le Vîdja-Ganita. Le roi Madanapàla, qui gouvernait le district de Douab, passe pour avoir composé un diction- naire médical, le Madanavinoda, et plusieurs autres traités analogues. On estimait fort un livre de médecine, inspiré par le médecin des dieux Dhanwanlari (ou tout simplement par un savant de ce nom) et continué par son disciple Susruta, et deux autres écrits en vers et encore inédits, le Tchikitsi- tasthana et le Yogaçataka. On vient de publier à Bombay, d'après quatorze manuscrits venant de différentes parties de l'Inde, le texte sanscrit du Sayadri-Khânda, compilation sur la mythologie, l'histoire primitive et les antiquités des Hin- dous : ce texte qui, à lui seul, n'a pas moins de sept cents pages, a été édité et traduit en anglais par le docteur d'A- cunha. D'ailleurs, les productions purement historiques furent très-rares chez les Indiens : le réel, le concret, l'authentique convenaient assez mal à ces imaginations vaguement médi- tatives ; les caprices ingénieux de l'esprit leur agréaient davantage. C'est pourquoi les fictions romanesques n'ont pas

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