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LE THEATRE INDIEN. 311

Bhodja, qui ordonna à Dâmodara-Misra de rassembler ces fragments et d'en recomposer un tout. Du Râmâyana, en outre des deux drames de Bhavabhoùli dont nous avons parlé plus haut, sont sortis pareillement : Y Anargha-Râghava (XIII e ou XIV e siècle), où abondent les développements de style, les hyperboles, les jeux de mots, les descriptions géographi- ques et mythologiques, et que les savants du pays estimaient d'autant plus ; le Message d'Angada, ébauche en quatre scènes esquissée par Soubhata ; YAbhirâma-Mani par Soundara- Misra, représenté à Djagannàtha pour la fête de Wishnou. La légende de Krishna, puisée dans la dixième section du Bhâga- vata-Purâna ou dans le Gita-Govinda de Djayadéva, a été aussi mise en scène : au XVI e siècle, par Roûpa, un des apôtres et des docteurs primitifs de la secte des Vêchnavas, dans le Yidaghda- Mâdhava; au XVII e , par Krishna-Cavi dans la Mort de Causa, donnée à Bénarès pour la fêle de Siva ; en ce siècle même, par un brahmane mahratte, Sàmaràdja-Dikchita, dont la fa- mille subsistait naguère encore, dans ['Histoire de Sri- dama. Cette famille n'a cessé de se livrer à l'étude de la litté- rature dramatique de l'Inde : c'est un de ses membres qui a communiqué à l'érudit Wilson le précieux manuscrit du Mrit- chakati et qui l'a aidé pour la traduction anglaise de quelques parties de son utile recueil. Ces différentes pièces, relatives à Krishna, glorifient en lui; l'enfant divin sauvé par miracle; le compagnon de jeunesse et d'études deSrîdâma; le protec- teur d'Ardjouna ; le vainqueur et le meurtrier de Cansa, roi de Mathourâ, de Sisupâla, roi de ïchédi, et de tant d'autres adversaires ; l'amant impétueux et jaloux de la bergère Radhà, de la princesse Roukminî, de seize mille huit cents autres femmes qui toutes se brûlèrent sur son bûcher; le héros en qui Wishnou avait daigné s'incarner, qui rappelle à la fois l'Apollon et l'Hercule helléniques, et pour lequel la moitié du Bengale avait un culte de prédilection. Rien n'empêche de joindre à celte première catégorie la Lune de V intelligence, composition allégorique, plus grave qu'attrayante, interprétée

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