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LE THÉÂTRE INDIEN. 307

chargées de la garde intérieure des palais hindous, introduit le neveu du général Roumanwàn, et cet officier annonce que son oncle a conquis le pays de Cosalâ ; le prince renaît à la joie et prescrit les libéralités usitées en de pareilles circons- tances. Puis, arrive d'Oudjayani un magicien de premier ordre, Samvaranasiddha, qui, seulement en agitant un bouquet de plumes de paon, opère les prodiges les plus incroyables: le roi et la reine sont impatients de jouir d'un si curieux spec- tacle, et le sorcier leur fait voir tous les dieux et toutes les déesses évoqués par son pouvoir miraculeux. Alors survient l'ambas- sadeur de Sinhalà, qui raconte au roi les projets de mariage, ourdis à son insu par son ministre Yogandharayana ; il ajoute en pleurant que malheureusement Ratnâvali a péri dans un naufrage. Mais il reconnaît le collier de celte princesse au cou de Vatsa : celui-ci n'y comprend rien ; en quoi il est assez excusable. Là-dessus, des cris retentissent; le bruit se ré- pand que le feu a pris dans une des chambres du palais : c'est celle où Sâgarikà a été emprisonnée et enchaînée. Pal- pitant d'inquiétude, Vatsa y court, la trouve résignée à mourir, lui arrache son voile déjà enflammé et l'emporte entre ses bras: notez que les flammes s'éteignent immédiate- ment par la raison que cet incendie, tout artificiel, avait été allumé par le sorcier et n'était qu'un prestige magique. L'am- bassadeur se prosterne devant la fille de son maître, la noble Ratnâvali, qui renonce à son nom de Sâgarikà et à sa condi- tion de fille d'honneur ; la reine, dont elle est la cousine, se hâte de détacher les fers de ses pieds, l'embrasse et l'appelle sa sœur. Le véritable dieu de la machine, le ministre Yogand- harayana, paraît enfin; il explique à l'assistance sa combi- naison, qui était toute dans l'intérêt du souverain, vu qu'à l'union de Ratnâvali les oracles attachaient la promesse d'un accroissement considérable de puissance et de prospérité. Vâsavadattâ, qui eut été mortifiée de l'inclination coupable de Vatsa pour une simple demoiselle, souscrit volontiers à son mariage avec une de ses égales, une de ses parentes ; le

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