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LE THÉÂTRE INDIEN. 287

riche et puissant, heureux et chéri, termine la pièce par une conclusion sentencieuse et par la bénédiction d'usage :

La destinée se joue de notre vie et fait tourner le monde à la façon d'une roue mobile. Les uns sont élevés à l'opulence; les autres sont abaissés vers la pauvreté : ceux-ci sont gratinés pas- sagèrement des dignités les plus hautes; ceux-là sont voués à la

douleur et à la misère. Sachousdonc, tous tant que nous sommes, •régler et modérer nos désirs. Puissent les mamelles des vaches nourricières être toujours remplies de lait, le sol de noire patrie produire des moissons fertiles, des pluies abondantes arroser la terre, le souffle embaumé des vents rafraîchir l'atmosphère et ré- pandre la santé, toutes les créatures vivantes être exemptes de peines, l'obéissance la plus profonde être assurée aux prêtres, la justice et la piété amener partout le bonheur! Puissent les sou- verains se montrer vigilants et équitables, abattre à leurs pieds leurs ennemis et respecter le repos du monde !

Des vœux si honnêtes et si pacifiques, qu'au bout de tant de siècles nous pourrions répéter, à la suite des Indiens, et que nous serions très-satisfaits de voir réalisés à notre protit, couronnaient dignement cette composition ample et variée, qui a une valeur réelle et qui nous semble se rapprocher, beaucoup mieux que la fameuse Sakuntbdd elle-même, du type du drame, tel que nous le concevons de nos jours.

��III

��En nous conformant à l'opinion la plus accréditée, nous avons avancé que le Mritchâkati ou le Chariot d'&rhfûni était ancien ; mais, à moins de conjecturer qn'un grand nombre de pièces ont été écrites dans l'intervalle et perdues depuis, on en est réduit à s'étonner, comme l'a fait M. Weber, dece que celle qui vient immédiatement après par ordre de date ne remonte pas plus haut que le VIII e siècle de l'ère chrétienne, époque où l'Occident voyait les Arabes enlever l'Espagne

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