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VI

LE THÉÂTRE INDIEN


I

Le théâtre indien, en dehors des deux drames attribués à Kâlidâsa, nous offre une quarantaine de pièces : l’ouvrage anglais de Wilson (Calcutta, 1827, et Londres, 1835) et la traduction française, qu’A. Langlois en a donnée en 1828, les ont fait connaître de nos lettrés de l’Occident. Beaucoup d’entre elles étaient médiocres d’exécution ; quelques-unes étaient distinguées par le style ; la plupart sont curieuses au point de vue des mœurs et des idées traduites sur la scène. Toutes ont des caractères identiques : elles oscillent toujours plus ou moins entre ce que nous appelons maintenant les drames et les féeries. Ordinairement elles sont empruntées à la mythologie et aux légendes ; la poésie y domine ; les effusions lyriques viennent çà et là s’y mêler à l’action qu’elles interrompent et qu’elles embarrassent. La prose et les vers y alternent quelquefois, comme dans les œuvres de Shakespeare, et, ce qui est plus singulier, l’idiome même change suivant la situation et les personnages. Nous débuterons par certaines considérations générales, et la première que nous ayons à présenter, c’est que ce théâtre, même aux yeux des commentateurs les plus enthousiastes, n’a pu être reculé vers une période bien ancienne.