Page:Soupé - Études sur la littérature sanscrite.djvu/258

Cette page n’a pas encore été corrigée

250 ÉTUDES SUR LA LITTÉRATURE SANSCRITE.

Au cinquième acte, le brahmane Mânavaka, la reine Ausi- narî, tout le peuple ont revu avec bonheur le monarque qu'on croyait perdu. Un incident bizarre amène le dénoùment. Un vautour vient de saisir et d'emporter un joyau magique, ap- partenant à Pouroûravas ; tous le poursuivent en vain ; mais on trouve bientôt l'oiseau mort et percé d'une flèche. Qui le croirait ? Cette flèche est celle d'un fils, né des rapides amours du héros et de la nymphe, un fils qui a grandi vite dès sa naissance, que sa mère a fait élever dans un ermitage et dont son propre père ignore l'existence. N'oublions pas que nous sommes en pleine féerie :

LE ROI, lisant l'inscription de le flèche.

« Cette flèche est celle du jeune archer Ayons, fils de Pouroû- ravas et d'Ourvaçî, le futur destructeur des ennemis. »

MANAVAKA.

Quel bonheur ! Votre Majesté a donc un héritier ?

LE ROI.

Ami, comment cela peut-il se faire ? Excepté pendant un sa- crifice, je n'ai pas quitté Ourvaçî, et jamais elle ne m'a semblé présenter les signes de la maternité. D'où vient cet enfant ? Pourtant son corps, durant quelques jours, avait laissé paraître un peu de fatigue; son sein avait bruni ; son visage était pâle ; son bracelet était trop large pour son bras amaigri.

MAXAVAKA.

Votre Majesté sait bien qu'Ourvaçî n'est pas une femme comme une autre.

Une religieuse amène un enfant : c'est Ayous. Le père a les yeux pleins de larmes à la vue de son fils ; le fils frémit de bonheur et joint les mains avec respect en présence de son père : ils seront dignes l'un de l'autre. Ourvaçî vient prendre part à cette reconnaissance touchante; mais quelle est sa douleur ! Dès que l'éducation d'Ayous serait terminée, elle

�� �