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LE RAMAYANÀ. 213

flambeau de la civilisation s'éteint rarement en ce monde : il passe de main en main, d'âge en âge, et les nations les plus florissantes n'ont pas toujours un lendemain assuré. Ces Aryens, qui sont du même sang que nous, avaient atteint sur les bords du Gange l'apogée de la grandeur et de la gloire, en un temps où l'Europe entière était encore peuplée de ces tribus dont nous exhumons sans cesse les vestiges; tribus sauvages et cruelles qui habitaient des forêts vierges, des cavernes souterraines ou des huttes bâties sur pilotis en pleins lacs, qui s'armaient de haches ou de couteaux fabri- qués avec des cailloux aiguisés et qui se dévoraient entre elles, quand elles échappaient à la dent des bêtes féroces. Qui sait si, dans la suite des siècles, des hordes de barbares, accourues de l'Afrique centrale ou de la Polynésie, ne vien- dront pas à leur tour mesurer les débris de nos empires mo- dernes, tombés en poussière, et rechercher d'un œil avide la trace presque eifacée de nos mœurs et de nos lois, de notre poésie et de nos arts ?

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