196 ÉTUDES SUR LA LITTÉRATURE SANSCRITE.
de son mari, des paroles de tendresse et lui annonce qu'elle sera bientôt libre. Il lui propose de la prendre sur son dos et de l'emporter à travers les airs ; Sîtâ s'y refuse par un scrupule de pudeur. Le singe va s'éloigner, mais non sans laisser dans le royaume des ogres des traces terribles de sa présence. Il dévaste à plaisir les riants bocages des vergers deRàvana; il extermine ses éléphants et ses gazelles; il trouve moyen d'épouvanter les Râckchasîs elles-mêmes. Mais une flèche magique l'abat, et on le mène enchaîné au tyran qui, par un respect singulièrement entendu du droit des gens, ne le fait pas tuer et se contente de lui brûler la queue. Or, Sîtâ qui a tout vu invoque la protection d'Agni, le puissant dieu du Feu, et, quoique cette queue soit incandescente dans toute sa longueur, elle ne cause au prisonnier aucune souf- france; en revanche, pendant qu'il court de côté et d'autre, elle propage au loin l'incendie, dont le Vent (son propre père, ne l'oublions pas) augmente infiniment l'intensité. Un tumulte affreux éclate : ce ne sont que gémissements et im- précations; Lanka tout entière est en flammes, avec ses maisons et ses richesses, ses palais et ses jardins. Hanoû- mat triomphant s'élève au-dessus des montagnes, traverse de nouveau le détroit, atteint le continent, retrouve ses frères et rend compte à Ràma, à Lakshmana, à Sougrîva, à Angadà, à tous ses alliés réunis, de la manière dont il a compris son devoir et accompli sa mission. Grâce aux utiles renseigne- ments qu'il fournit, l'expédition se prépare à coup sûr. En- core un peu de temps, et Sîtâ sera délivrée d'un indigne esclavage.
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��Le sixième livre, Youddha-Khânda (ou Chant du Combat), est d'une étendue considérable, puisqu'il ne contient pas
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