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rir de faim, lorsqu’ils ont failli être dévorés par le roi des vautours, Sampàti, frère de Djatàyouch. Mais, en causant, l’oiseau et les singes se sont expliqués et se sont trouvés en pays de connaissance, puisque Ràma est leur ami commun. Sampàti, qui autrefois s’est brûlé involontairement les ailes aux rayons du soleil, par dévoûment pour Djatàyouch, ne peut plus voltiger loin des sommets du Vindhya et ignore en conséquence tout ce qui s’est passé : la lutte de Sougrîva et de Bàli et le trépas de son frère que Ràma a pieusement enseveli. 11 refuse, on le pense bien, de manger ces loyaux émissaires, quoique ceux-ci daignent y consentir à l’unani- mité; il leur apprend que Silà a été volée par Râvana et conduite dans l’ile de Lanka: sa vue, qui est devenue d’au- tant plus perçante que son corps est presque réduit à l’im- mobilité, lui a révélé le lieu où la princesse est cachée. Il se fait porter sur le dos des quadrumanes jusqu’aux rives de l’Océan, où il accomplit, en l’honneur de Djatàyouch mort, les ablutions d’usage, et il les prie de le ramener à sa montagne. 11 n’y a que trois siècles, leur dit-il, un anachorète lui avait déjà prédit tout ce qui devait arriver plus tard à Ràma et à Sità, et il lui avait annoncé que, vers ce temps, il retrouverait lui-même ses ailes. miracle ! pendant qu’il parle ainsi, elles repoussent ; il les essaie, elles vont à ravir, et il prend congé de ses interlocuteurs, en les engageant à franchir sans retard l’abîme des flots.

VI

Le Ve livre : Soundara-Khânda (Livre de Beauté) est un des plus importants du pcëme, mais non pas un des plus longs. Les singes, alliés de Ràma, se réunissent au bord de l’océan indien et délibèrent sur le choix d’un messager habile et fidèle, qui sera envoyé vers l’île de Lanka. Chacun d’eux