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à 1810, dans l’Inde même, à Sérampore, deux érudits, William Carey et Joshua Marsham, en donnèrent, en quatre volumes, une édition assez défectueuse, qui ne comprenait que les deux premiers livres et une fraction du troisième (texte sanscrit et traduction anglaise). A Bonn, de 1829 à 1838, Guillaume de Schlegel en publia les chants I et II, avec une version latine du premier seulement. En France, Chézy, le baron d’Eckstein, M. Jacquet, en traduisirent d’abord quelques fragments : la Séduction de Rishyasringa, la Descente de la Ganga, l’épisode de Viçwamitra, la Mort de Yad/jnadalta. Ces essais, auxquels nous pourrions en joindre quelques autres, ne donnaient que bien faiblement l’idée de la grande épopée indienne, et c’est plus récemment que les études approfondies de plusieurs savants nous l’ont révélée tout entière. Gaspard Gorresio, membre de l’Académie royale des sciences de Turin, qui fut nommé dans cette ville professeur de langue et de littérature sanscrites en 1852 et conservateur de la bibliothèque en 1862, a fait paraître à Paris, de 1843 à 1851, en onze volumes, tout le texte du Râmâyûna, d’après le texte du Bengale, avec une version italienne fort élégante, des introductions et de nombreuses notes. Enfin, M. Hippolyte Fauche a donné la première traduction complète du Râmâ- yana en français, en neuf volumes (1854-1858, Paris). Plus récemment (Bruxelles et Paris, 1864), il l’a rééditée en deux volumes seulement; c’est cette dernière édition ou plutôt cette réduction que Michelet a citée dans sa Bible de l’Humanité. M. Fauche, pour épargner au public ordinaire les longueurs et les répétitions que la poésie orientale présente encore bien plus que la poésie homérique, a pratiqué de larges coupures à travers l’épopée de Yàlmiki, à peu près comme le comte de Tressan avait résumé divers poèmes de notre moyen âge ou comme Lamotte avait abrégé l'Iliade et l'Odyssée. L’utilité de semblables abréviations est assez contestable, et il vaudrait mieux peut-être conserver leur intégrité native à ces productions originales d’un art si différent du nôtre. C’est surtout le