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118 ÉTUDES SUT, LA LITTÉRATURE SANSCRITE.

également cent héritiers de sa puissance : ses peuples le ché- rissent ; les prêtres l'honorent ; mais le plus grand de tous ses bonheurs est encore l'amour de Savitrî. A tant d'héroïnes, les unes énergiques, les autres gracieuses, mais toutes ver- tueuses et pures, nous joindrions celle dont un saint ermite raconte aussi la légende à Youdhichthira, cette belle Sità aimée de Rama, cette chaste princesse, que menacent tant de séduc- tions et tant de périls et qui traverse les flammes d'un bûcher pour attester son innocence, sous le regard des dieux éblouis d'un semblable courage, si cette légende ne devait pas, à quelques variantes près, reparaître dans la célèbre épopée de Valmîkî, dans le Râmâyana où nous la retrouverons.

��VII

��Ces différents épisodes, que nous avons exposés brièvement, sont bien évidemment postérieurs au fond de l'ouvrage où on les a intercalés, à mesure qu'on en faisait une sorte de répertoire des légendes locales et des traditions religieuses; mais ils n'en forment pas la partie la moins intéressante. Seu- lement ils nuisent singulièrement à l'harmonie de l'ensemble et aux proportions du poëme, dont l'action s'égare et s'ar- rête à chaque instant : elle reprend, au quatrième livre, sauf à s'interrompre encore plus d'une fois; nous ne la marquerons que dans ses principales lignes et dans quelques incidents dignes d'attention. Ce quatrième livre, intitulé: Viratâ-Parva, où les détails bizarres ne manquent pas, est rempli en partie par le Goharana-Parva (l'enlèvement des vaches). Il avait été convenu que les cinq fils de Pàndou resteraient douze ans en exil, et ce terme approche. Aussi leur ennemi acharné, Douryôdhana, envoie-t-il partout des espions pour découvrir leurs traces ; c'est en vain. Ils se sont retirés auprès de Virâta, roi des Matsyens, dans les provinces actuelles de Dinàpour

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