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Leur colère est puissante et leur courage est pur ;
Ils respectent la croix : le Dieu de l’infortune
Avec les malheureux fait bien cause commune !
Ils respectent la croix, ce gibet infini,
Ce sceptre du martyr par nos pleurs rajeuni !
De la grandeur des rois emportant le mirage,
Les siècles ont passé, comme passe un orage,
Et seule elle demeure en son austérité,
Symbole douloureux de sainte égalité.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le peuple entre au palais d’où son habit l’exile ;
Il repousse l’affront de tout crime inutile ;
Mais il monte toujours, de justice escorté,
Dévorant en montant l’air de la royauté ;
Pendant que l’on résiste et que le tocsin sonne,
Il monte, et son pied fort sur les dalles résonne,
Car il aime à graver, au milieu des combats,
Sur un sol orgueilleux l’empreinte de ses pas

« Mes bras ont remué la splendide poussière