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que l’administration ne tienne de la loi du 21 mars (1884) aucun rôle obligatoire dans la poursuite de (la solution des grands problèmes économiques et sociaux), il n’est pas admissible qu’elle y demeure indifférente et je pense que c’est un devoir pour elle d’y participer en mettant à la disposition de tous les intéressés ses services et son dévouement ». Il faudra agir avec beaucoup de prudence pour ne « pas exciter des méfiances », montrer à ces associations ouvrières à quel point le gouvernement s’intéresse à leur développement, les diriger « quand il s’agira pour elles d’entrer dans la voie des applications ». Les préfets devaient se préparer « à ce rôle de conseiller et de collaborateur dévoué par l’étude approfondie de la législation et des organismes similaires existant en France et à l’étranger ».

En 1884, le gouvernement ne prévoyait nullement que les syndicats pussent participer à une grande agitation révolutionnaire et la circulaire parlait avec une certaine ironie du « péril hypothétique d’une fédération antisociale de tous les travailleurs ». Aujourd’hui on serait assez tenté de sourire de la naïveté d’un homme qu’on nous a si souvent présenté comme le roi des malins ; mais pour se rendre compte de ses illusions, il faut se reporter à ce qu’écrivaient les démocrates à cette époque. En 1887, dans la préface à la troisième édition du Sublime, Denis Poulot, industriel expérimenté,

    dans la France du Sud-Ouest (25 janvier 1904) une note annonçant que le préfet de la Manche, délégué par le gouvernement, le sous-préfet, le maire et la municipalité ont inauguré officiellement la Bourse du Travail de Cherbourg.