Vois-tu cette main sur la garde de mon épée ?
Et la mienne de même[1], sans plus tarder.
Poursuis donc, je te laisse ; mais je vais tout dire à l’armée, elle saura te punir.
Tu es revenu à la prudence, et si tu agis toujours aussi prudemment, tu n’auras nul péril à craindre[2]. Toi, fils de Pœas, Philoctète, je t’appelle, sors de cette grotte.
Quels cris tumultueux se font entendre encore une fois devant la grotte ? Vous m’appelez ? que désirez-vous de moi, étrangers ? Hélas ! coup funeste[3] ! Venez-vous ajouter encore quelque désastre à mes maux ?
Sois sans crainte, et écoute ce que je viens te dire.
J’ai lieu de craindre ; car déjà c’est pour m’ être fié à tes belles paroles qu’il m’est arrivé malheur.
N’est-il donc pas possible de se repentir ?
Tel était ton langage, quand tu m’as dérobé mes armes, ta sincérité feinte cachait ta perfidie.
- ↑ Littéralement : « eh bien ! tu vas me voir en faire autant.... »
- ↑ Littéralement : « tu pourras avoir le pied hors des pleurs. » Eschyle a dit aussi, Prométhée, vers 264 :
῍Οστις πημὰτων ἔξω πόδα ὲχειChoéphores, 607 :῎Εξω κομἰζων όλεθρἱου πηλοῦ πόδα« Portant le pied hors d’une fange funeste. »
- ↑ Il joue sur les mots τοῦ κεχρημένοι ; « que désirez-vous ? » et κακὸν τὰ χρῆμα, nom dérivé du verbe, sous lequel il donne à sous-eutendre le sens de désir.