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ISMÈNE.

Mais comment serait-ce possible ? Ne vois-tu pas que c’est un vœu impie ?

ANTIGONE.

Pourquoi me le rappelles-tu si cruellement ?

ISMÈNE.

C’est que...

ANTIGONE.

Qu’as-tu encore à me dire ?

ISMÈNE.

Il a disparu sans sépulture, et sans aucune main humaine.

ANTIGONE.

Conduis-moi vers ce lieu, puis ajoute- moi pour victime.

ISMÈNE.

Hélas, infortunée ! où donc désormais, dans cet abandon et sans ressources, traînerai-je ma malheureuse vie ?

LE CHŒUR.

(Antistrophe 2.) Chères jeunes filles, calmez vos craintes.

ANTIGONE.

Mais où fuir ?

LE CHŒUR.

Déjà une fois vous avez échappé au péril qui vous menaçait.

ANTIGONE.

Je songe...

LE CHŒUR.

À quoi peux-tu songer encore[1] ?

ANTIGONE.

Aux moyens de retourner dans notre patrie, et je n’en vois pas.

LE CHŒUR.

Ne t’inquiète pas, du moins.

  1. Assurée que tu es de la protection de Thésée. — Telle est la pensée du Chœur.