Cet homme, quel est-il ? et qu’a-t-il à me dire ?
11 vient de Corinthe, pour t’annoncer que Polybe, ton père, n’est plus, qu’il est mort.
Que dis-tu, étranger ? raconte-moi toi-même la chose.
Si c’est d’abord là ce que tu désires savoir clairement, je le répète, sois-en certain, il a cessé de vivre.
Sa mort est-elle le résultat d’un crime, ou de la maladie ?
Le moindre choc abat le corps des vieillards[1].
Ainsi, le malheureux est mort de maladie ?
Ses jours étaient remplis[2].
Ah ! qui voudrait désormais, ô femme, consulter l’autel prophétique de Delphes ou le chant des oiseaux ? D’après leurs prédictions, je devais tuer mon père, mais il est mort, et repose dans le sein de la terre ; et moi, tranquille à Thèbes, je n’ai point tranché ses jours, à moins que le regret de mon départ ne l’ait mis au tombeau ; ainsi seulement je serais l’auteur de sa mort. Ainsi Polybe est aux enfers, emportant avec lui ces vains oracles.
Ne te l’avais-je pas prédit depuis longtemps ?
Tu me l’as dit, il est vrai, mais la crainte égarait ma raison.