même à de plus sages pensées, sans y être contraint par la force ou par mes châtiments.
À présent, tout ce qui dépendait de moi est accompli ; le temps m’a appris à être sage, et à m'accorder avec les plus forts[1].
O Jupiter ! si je puis le dire sans offenser les dieux, je vois le plus heureux spectacle ; mais si Némésis s’y oppose[2], je rétracte ces paroles. Écartez tous les voiles qui le couvrent à nos yeux, pour que la parenté qui nous unissait obtienne aussi le tribut de mes larmes.
Lève toi-même ce voile ; ce n’est pas à moi, mais à toi, qu’il appartient de contempler ce corps, et de lui adresser des paroles d’amitié.
Ton avis est raisonnable, et je le suivrai ; pour vous, appelez Clytemnestre, si elle est dans le palais.
La voici près de toi, ne cherche plus ailleurs.
Malheur à moi ! Que vois-je ?
Qui crains-tu ? ne reconnais-tu pas ?
Quels sont donc les hommes dans les filets desquels je suis tombé, malheureux ?
Ne vois-tu pas que depuis longtemps, plein de vie, tu parles avec des morts ?
Hélas ! j’ai trop compris tes paroles ; car il n’est pas possible que celui qui me parle ne soit Oreste.