Celle-ci[1], du moins, si le message doit être porté par un des proches.
Entre donc, ô femme, et annonce que des hommes arrivés de Phocide demandent Égisthe.
Ah ! malheur à moi ! venez-vous donc confirmer la triste nouvelle que nous avons reçue ?
J’ignore le fait dont tu parles ; mais le vieillard Strophios[2] m’envoie apporter des nouvelles d’Oreste.
Eh bien ! qu’y a-t-il, étranger ? la frayeur me glace.
Nous apportons, comme tu le vois, ses tristes restes dans cette urne légère.
Ah ! malheureuse que je suis ! le fait n’est que trop manifeste ! Je vois, je touche l’objet de ma douleur !
Si tu pleures sur le malheur d’Oreste, sache que cette urne contient son corps.
O étranger, au nom des dieux, permets-moi, puisque ce vase le renferme, de le prendre entre mes mains, afin que je pleure sur cette cendre mes infortunes et celles de toute ma race.
Approchez, donnez-lui cette urne ; car quelle qu’elle soit, elle ne la demande pas dans un esprit de haine, mais elle lui était sans doute unie par l’amitié ou par les liens du sang.