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LE MESSAGER.

Maîtresse Dèianeira, le premier de tous les messagers, je te tirerai d’inquiétude. Sache que le fils d’Alkmèna, vivant et victorieux, rapporte du combat les prémices de la victoire pour les Dieux de cette terre.

DÈIANEIRA.

Qu’est-ce ? Que me dis-tu, vieillard ?

LE MESSAGER.

Que cet époux appelé par tant de vœux va rentrer dans la demeure, portant les marques de la victoire.

DÈIANEIRA.

As-tu appris ce que tu annonces d’un citoyen ou d’un étranger ?

LE MESSAGER.

Dans un pâturage de bœufs, le héraut Likhas le racontait à la foule. Dès que je l’eus entendu, je volai afin de te l’annoncer le premier et de mériter une récompense.

DÈIANEIRA.

Et pourquoi Likhas lui-même n’est-il pas ici, puisque tout est pour le mieux ?

LE MESSAGER.

C’est qu’on lui barre la route, femme. Tout le peuple Mèlien l’entoure et le presse, et il ne peut passer outre. Chacun, voulant tout savoir, ne le laissera point aller