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LE CHŒUR.

Tu parles insolemment.

KRÉÔN.

Ce sera bientôt fait, à moins que le Roi de cette terre ne le défende.

OIDIPOUS.

Ô langue imprudente ! Me toucheras-tu donc ?

KRÉÔN.

J’ordonne que tu te taises.

OIDIPOUS.

Que ces Daimones me laissent te charger encore de malédictions, ô très-mauvais, qui m’arraches violemment le seul œil qui me restait, à moi déjà sans yeux ! C’est pourquoi, puisse Hèlios, celui des Dieux qui voit toutes choses, t’infliger, ainsi qu’à ta race, dans votre vieillesse, une vie telle que la mienne !

KRÉÔN.

Voyez-vous, habitants de cette terre ?

OIDIPOUS.

Ils nous voient, moi et toi, et ils comprennent que je me venge par des paroles de la violence de tes actions.

KRÉÔN.

Certes, je ne réprimerai plus ma colère, et je