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Est-ce le retour du vieux jacobinisme uni au vieux babouvisme qui vous épouvante ?

Nous n’aimons pas plus que vous ces doctrinaires de la démocratie, pour qui l’organisation du travail n’est qu’une fantaisie destinée à calmer l’effervescence populaire ; ces Cagliostro de la science sociale faisant de la fraternité une honteuse superstition. Et si nos manifestations semblent les défendre, c’est qu’ils représentent momentanément pour nous le principe qui a vaincu en février.

Conservateurs, deux politiques, deux routes différentes s’offrent en ce moment à vous.

Ou bien vous vous entendrez directement avec le prolétariat, sans préoccupation de forme gouvernementale, sans constitution préalable du pouvoir législatif, non plus que de l’exécutif. En fait de politique et de religion, le prolétariat est comme vous, sceptique. L’État, à nos yeux, c’est le sergent de ville, le valet de police du travail et du capital. Qu’on l’organise comme on voudra, pourvu qu’au lieu de commander, ce soit lui qui obéisse.

Dans ce premier cas, la transaction sera toute amiable, et ses articles seront la constitution de la France, la Charte de 1848.

Ou bien vous vous rallierez à la démocratie doctrinaire, à cet équivalent du pouvoir royal, nouveau système de bascule entre la bourgeoisie et le prolétariat, qui ne répugne point à une restauration monarchique, et pour qui la majorité des humains est fatalement condamnée à la peine et à la misère.