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Elle dit, en somme, que pour tout individu l’instruction primaire suffit ; mais qu’il faut à la République une élite d’hommes, et que cette élite, il faut la choisir dans tout le Peuple.

Est-il clair que le Gouvernement provisoire ne croit mot ni de l’égalité ni de la fraternité ? Nous pensions jusqu’ici, bonnes gens que nous sommes, que cette classe du Peuple, plus ou moins réelle, qu’on nomme bourgeoisie, était quelque chose comme l’élite du Peuple, et que c’était afin que tout le monde fît partie de l’élite, que nous avions fait la révolution. La circulaire du ministre renverse toutes nos idées. Il est vrai que la question est comme celle de l’organisation du travail, passablement complexe : il s’agit de savoir comment, sans faire tort aux supériorités naturelles, les citoyens pourront être égaux. Le Gouvernement provisoire sabre la difficulté ; capacités, incapacités, sujets médiocres, sujets d’élite, qu’importe cela ? Ne sommes-nous pas tous Français, tous citoyens, tous frères ? Faisons un bon choix d’aristocrates, et vive la République !

J’en appelle aux assises du Peuple.

Gardons-nous toutefois de calomnier. Le Gouvernement provisoire n’a-t-il pas décrété que l’intérêt des sommes déposées aux caisses d’épargne serait porté à 5 p. 100, « attendu que l’intérêt des bons du Trésor est aussi de 5 p. 100, que les fruits du travail doivent s’accroître de plus en plus, et que de toutes les propriétés, la plus inviolable et la plus sacrée c’est l’épargne du pauvre ? » Quel plus tou-