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l’avait été dans son expression la plus complète, la royauté qui gouverne ; comme la vénalité, le privilège et l’agiotage l’avaient été dans leur source la plus profonde, la royauté qui corrompt : la question sociale se trouvait posée de fait et de droit. Aussi personne n’a-t-il pu prendre le change.

Le Peuple demandait, non pas comme le veulent certains utopistes, que le Gouvernement s’emparât du commerce, de l’industrie et de l’agriculture, pour les ajouter à ses attributions et faire de la nation française une nation de salariés ; mais qu’il s’occupât des choses du commerce, de l’agriculture et de l’industrie, de manière à favoriser, suivant les règles de la science, qui sont celles de la justice, le développement de la richesse publique, et à procurer l’amélioration matérielle et morale des classes pauvres. Et le Gouvernement de répondre que ces choses n’étaient point de sa compétence, qu’il ne s’en occuperait pas. C’était l’absolutisme politique servant de sauve garde à l’anarchie économique. — Mais moi, s’écria le Peuple en fureur, je veux que le Gouvernement s’en occupe.

Ainsi la réforme du gouvernement personnel contenait la réforme parlementaire ; la réforme parlementaire contenait la réforme électorale ; la réforme électorale impliquait la réforme de la Constitution ; la réforme de la Constitution entraînait l’abolition de la royauté, et l’abolition de la royauté était synonyme d’une révolution sociale : encore une fois, les seuls qui aient compris la situation, c’est le Gouver-