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Que ce soit donc là notre principe premier : le PEUPLE.

Et puisque le Peuple, c’est à dire tout le monde en général, et en particulier personne, sans conseil, sans direction, désavoué de ses orateurs et de ses écrivains, mais entraîné par un impérieux enthousiasme, a fait ce que nous voyons : que tout à l’avenir, institutions et réformes, sorte du Peuple, comme en est sortie la victoire.

Mais, s’il est facile de reconnaître après coup les actes du Peuple, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit d’évoquer, en quelque sorte, du sein de l’avenir, les actes ultérieurs de la souveraineté populaire, qui seuls, cependant, peuvent servir de règle aux gouvernemens. Le problème est d’autant plus difficile, que les déterminations du Peuple paraissent soumises à des lois tout autres que celles de la prudence individuelle.

Prenons pour exemple la dernière révolution.

Comment le Peuple s’est-il levé ? pour qui, pourquoi a-t-il pris les armes ? son but, en ce grave événement ? son idée, je dirai même son droit ?

C’est ici qu’il faut étudier la logique du Peuple, supérieure à la logique des philosophes, et qui seule peut nous guider dans les obscurités de l’avenir, et réformer nos cœurs et nos intelligences. Si, dans ces mémorables journées, le Peuple se fût comporté comme tout homme amoureux de la légalité n’eût pas manqué de faire, il n’y aurait pas eu de révolution. Car, ne craignons pas de le dire, tout ce qui