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blique ; mais l’augmentation à l’infini des frais généraux…

Trente jours de dictature ont mis à nu l’impuissance et l’inanité de la démocratie. Tout ce qu’elle possédait de vieux souvenirs, de préjugés philanthropiques, d’instincts communistes, de passions discordantes, de phrases sentimentales, de tendances anti-libérales, en un mois, a été dépensé. Elle a emprunté à l’utopie et à la routine ; elle a consulté les empiriques et les charlatans ; elle a tendu la main aux agioteurs émérites ; elle s’est fait prêcher par les clercs de la bazoche ; elle a reçu l’eau bénite de Monseigneur. Or, dans tout ce que la démocratie a proposé, décrété, débité, fulminé depuis un mois, qui oserait dire que le Peuple se soit une seule fois reconnu ?

Je conclus en reproduisant ma question : La souveraineté du Peuple est le point de départ de la science sociale : comment donc s’établit, comment s’exprime cette souveraineté ? Nous ne pouvons faire un pas avant d’avoir résolu le problème.

Certes, je le répète, afin qu’on ne s’y méprenne. Je suis loin de dénier aux travailleurs, aux prolétaires, pas plus qu’aux bourgeois, la jouissance de leurs droits politiques ; je soutiens seulement que la manière dont on prétend les en faire jouir n’est qu’une mystification. Le suffrage universel est le symbole de la République, ce n’en est pas la réalité.

Aussi voyez avec quelle indifférence les masses ouvrières accueillent cette universalité du suffrage !