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de l’argent, toujours de l’argent, voilà le nerf de la démocratie comme de la guerre. Donnez à la démocratie beaucoup d’argent et elle fera tout ce que vous voudrez. De l’argent pour les députés, de l’argent pour les infirmes, de l’argent pour les mendians, de l’argent pour les savans, les artistes, les gens de lettres ; pour tous ceux qui seront amis du gouvernement, ou amis des amis du gouvernement ; de l’argent pour tout le monde, comme des dragées à un baptême. Mais les moyens de se procurer tout cet argent, M. de Lamartine n’en parle pas : c’est la seule chose qu’il oublie.

Pour couronner ce programme, M. de Lamartine, après avoir dit en parlant de son Histoire des Girondins : « J’ai commencé ce livre girondin, je l’ai fini montagnard, » publiait dans la Presse du 16 novembre, à propos du banquet socialiste d’Autun, la profession de foi que voici :

« Nous sommes de la foi de Mirabeau, de Bailly, de Syeyès, de Vergniaud, de Lanjuinais, de Lafayette ; nous ne sommes pas du schisme de Desmoulins. » Il observait en outre que Robespierre et Danton avaient été contre les enivreurs du Peuple qui ne veulent pas de propriété.

M. de Lamartine, en un mot, est démocrate ; il l’est par le cœur, par les idées, par la logique, par la philanthropie : il n’est pas républicain.

Tous les programmes, tous les vœux qui ont été émis dans les soixante-dix banquets qui ont amené la chute de la dynastie, rentrent dans le programme