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usurpation dont le châtiment est certain. Mon héroïne glisse sur la pente fatale où l’a engagée son imprudence, jusqu’à l’acte qu’une âme telle que la sienne doit réprouver le plus et que tous les moralistes flétrissent avec raison comme une inexpiable révolte contre le Créateur et un vol fait au genre humain. On m’assure que ce dénoûment a été blâmé ; il parait que j’écrivais sans le vouloir une apologie du suicide, tandis que je croyais faire le procès du divorce, dans le cas où des enfants existent. Je ne conçois pas bien cette méprise de plusieurs de mes lecteurs ; mais vous l’avez expliquée, Madame, en écrivant naguère que lorsqu’un livre ne prouvait pas clairement, uniquement et sans réplique ce qu’il voulait prouver, c’était la faute du livre, non pas toujours celle de l’auteur : « Ce qu’il y a de plus difficile au monde, c’est de dire ce qu’on veut dire et de faire ce qu’on veut faire. » Voilà vos propres paroles, et leur justesse se trouve démontrée de nouveau. Je n’ai certes jamais songé à excuser le suicide, mais il m’apparaissait cette fois comme la conséquence épouvantablement logique d’une première faute. Pour moi,