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En 1784, la ville d'Ypres défend toute ascension de ballon sans la permission des magistrats ^ Même défense est faite par la ville de Namur, le 20 décembre 1785, à l'occasion d'un incendie causé par une montgolfière '^. Elle est répétée par le magistrat de Malines, le 6 février 1786, à la suite d'un danger considérable couru par la ville : un ballon avait failli la faire sauter en tombant près du maga- sin à poudre de l'arsenal ^.

Ces exemples, et peut-être aussi l'annonce de nouvelles ascen- sions à Bruxelles, décidèrent le gouvernement à adopter les propo- sitions du Conseil privé, rejetées ou tenues en suspens en 1784. Le 25 mai 1786, un billet du cabinet des gouverneurs généraux pria le Conseil de leur soumettre à nouveau le projet arrêté deux années auparavant. Le 26 du même mois, l'ordonnance était signée par les princes, et le 7 juin elle était envoyée aux Conseils de justice^ pour être publiée et exécutée.

Voici le texte de cette mesure administrative :

«  »

»

Sa Majesté ayant pris en considération le danger du feu auquel sont exposés tant les maisons et autres bâtiments des villes et de la campagne, que les fruits de la terre, par la chute des ballons » ou aérostats, auxquels on applique des réchauds avec du feu ou » autres matières allumées ; et voulant prévenir les inconvénients » et les malheurs qui en pourraient résulter. Elle a, de l'avis de son » Conseil privé, et à la délibération des Sérénissimes gouverneurs » généraux des Pays-Bas, défendu et défend absolument à toutes » personnes, de quelque état ou condition qu'elles soient, de fabri- » quer et de lancer des ballons ou machines aérostatiques avec dii » feu, ou avec d'autres matières allumées, sous peine d'une amende » de cinq cents florins, et de répondre, en outre, de tout le dom- » mage que la chute de pareils ballons pourrait avoir occasionné. »

Cette ordonnance, que l'on critiquerait peut-être si l'on en igno- rait les origines, ne mit pas immédiatement fin aux expériences aérostatiques, le gouvernement s'étant réservé de les autoriser. Le mois de juin 1786 vit, à deux reprises, l'intrépide Blanchard réjouir^ les Bruxellois.

1 DiGERiCK. Ouvrage cite, p. 299. ■' La Haye et de Radiguès. Inveritaire analytique... de la correspondance du\ Conseil provincial de Nanmr, p. 778. ^ Bulletin du Cercle archéologique de Malines, t. VII, p. 341.