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documents et notes sur le velay

la moindre comparaison entre Jeanne-d’Arc et son contemporain Rodrigue. Si le routier s’aventure trop souvent dans les voies sanglantes, dans les sentiers impurs, il n’en est pas moins vrai qu’avec son épée vénale il concourut à l’œuvre de libération et de reconstruction, sanctifiée par le martyre de l’héroïne. Il ne faut pas oublier non plus que, voué dès la première heure à Charles VII, le castillan, si dur, si cruel aux chaumes et aux manoirs de France, ignora toujours la versatilité des mercenaires et ne connut point la félonie des désertions[1].

Le savant auteur, qui nous fournit les meilleurs traits de cette notice, M. Quicherat, raconte le retour de Rodrigue en 1437 vers les Cévennes et les montagnes vellaves, cette seconde patrie où chaque hiver le retrouvait comme un conquérant ramené dans ses États par la saison rigoureuse. « Qui pourrait dire, s’écrie

  1. M. le comte de Soultrait a donné dans l’édition Chantelauze, de La Mure, t. II, p. 148 à la note, le sceau de Rodrigue, d’après un dessin à la plume de la collection Gaignières. Paillot décrit de la manière suivante les armoiries de la famille de Villandrando : D’argent, au croissant tourné échiqueté d’or et de sable de trois traits, écartelé d’or, à trois fasces d’azur, à la bordure d’azur chargée de huit châteaux d’or. Le sceau de la collection Gaignières donne les véritables armes de Rodrigue : Les premier et quatrième quartiers sont fascés et c’est un croissant versé qui figure au second et troisième quartiers. Le timbre a pour cimier un vol. La légende circulaire porte : Rodrigo de Villa-Andrado, comte de Ribadeo.

    À la même note du même volume, l’éditeur de La Mure transcrit les deux quittances que voici :

    1o « Rodrigo de Villandrado, escuier, confesse avoir reçu de Macé Héron, trésorier des guerres et de M. le régent le royaume, dauphin de Viennois, la somme de 320 livres sur les gages de moy et 19 autres écuyers de ma chambre et compaignie à l’encontre des Anglois, en la compaignie de M. Amautry de Sévéral, mareschal de France, et sous le gouvernement de mondit sieur le régent, le dernier aoust 1421. »

    2o « Nous Rodrigo de Villandrado, conte de Ribadeo et seigneur d’Ussel, confessons avoir reçeu des cappitols et habitans de la ville et cité de Thoulouze 2 000 escus d’or de Thoulouze, par la main de Jehan de la Croix, marchant demeurant en ladite ville, pour certaine composition faite pour nous faire desloger des villes et lieux de la sénéchaussée dudit lieu de Thoulouze et autrement. Le 21 avril 1 439. Rodrigo de Villa Andrado. »

    Le sceau de Rodrigue, décrit ci-dessus, est dessiné à la plume, au bas de cette dernière quittance.