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l’instrument, tel est tout le travail. Derrière le premier homme s’en trouve un second qui, avec un bâton, bouche immédiatement et le plus hermétiquement possible chaque trou fait. Le pal se remplit par une ouverture supérieure à un tonneau en fer muni d’un robinet en fer et en haut d’une douille à écrou qui sert à donner de l’air ; trois ou quatre cents grammes d’eau sont placés dans le réservoir du pal ; l’eau surnage en vertu de sa densité moindre et il n’y a aucune évaporation. Voici donc la crainte des émanations, même des explosions à peu près détruite, le tonneau lui-même contenant une certaine quantité d’eau à sa surface. Que devient dans la terre ce sulfure de carbone ainsi injecté, à quoi sert-il ? Ici, Messieurs, la science est intervenue et voici comment elle a résolu la première question. Des injections ont été faites à 40 cent. de profondeur avec des doses de 5, 10, 20, grammes de sulfure. Des tubes métalliques ont été plongés en terre à des distances et des profondeurs différentes ; à chacun de ces tubes a été adapté un appareil destiné à aspirer l’air contenu dans le sol. On a fait traverser par cet air des vases remplis de solutions de potasse dans l’alcool ; c’est là le réactif le plus puissant des vapeurs de sulfure de carbone. Il serait trop long d’entrer dans tous les détails de cette opération, je vous donnerai seulement les résultats maxima, ce sont les seuls qui nous intéressent pratiquement. Avec des doses de 5 grammes, les vapeurs se sont étendues latéralement à 0,80 cent. ; avec des doses de 20 grammes, elles ont été jusqu’à 1 m. 30 des trous percés à 0,40 au-dessous du sol.

Quant à la profondeur à laquelle pénétraient les vapeurs, les expérimentateurs déclarent ne pas avoir pu pénétrer au-delà de 1 m. 20 c. au-dessous du fond du trou d’injection, et y avoir trouvé les vapeurs tellement abondantes qu’elles devaient pénétrer beaucoup plus profondément. Cette différence entre la pénétration latérale et la pénétration verticale s’explique par deux causes : la densité des vapeurs de sulfure de carbone et la perspiration qui se produit nécessairement à la surface du sol. La solution de la première question est donc nette, scientifique,