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le phylloxera

ment, au moins rendre presque insensibles les inconvénients du sulfure.

Le mode d’application a été le principal moyen de diminution de la chance d’accidents. Au lieu d’employer le sulfure de carbone à découvert, de le verser dans des trous et de le recouvrir de terre, on se sert aujourd’hui de l’instrument que vous avez sous les yeux. Le pal Gastine, préconisé par la Compagnie P.-L.-M., est le résultat de perfectionnements successifs qui ont produit aujourd’hui un instrument facile à manier, d’un poids très-acceptable, 9 kilogr. environ tout chargé, d’une solidité très-grande, et qui permet de doser exactement la quantité de sulfure injecté. Il se compose d’un réservoir pouvant contenir 4 k. et 12 de sulfure. Ce réservoir est traversé par une tige métallique surmontée d’un bouton en bois, terminée par un piston qui s’adapte exactement à un tube calibré. À la suite de ce tube est une tige en fer creux, terminée par une pointe en acier percée latéralement d’une ouverture très-étroite. La tige métallique est garnie d’un ressort à boudin qui maintient sa portion supérieure hors du réservoir. Lorsque vous appuyez sur le bouton, le piston s’enfonce dans le tube calibré et chasse dans toute sa course 10 grammes de sulfure qui s’échappent par l’ouverture inférieure avec d’autant plus de force que la pression sur le bouton supérieur est plus vigoureuse. Des rondelles en cuivre représentant chacune un gramme de substance peuvent être enfilées dans la tige pour diminuer sa course et par conséquent la dose injectée. La tige en fer creux, qui a 40 centimètres, est destinée à être plongée dans le sol. Pour faciliter ce travail, le réservoir est surmonté d’une traverse en bois de 50 centim. environ, facile à saisir avec les deux mains ; enfin une pédale adaptée à la base du réservoir permet d’appuyer avec le pied pour faciliter l’introduction de la tige métallique. Le maniement de l’instrument est beaucoup plus simple et facile que sa description, et dans les terres un peu meubles un ouvrier ordinaire fait facilement ses trois mille trous à la journée. Enfoncer l’instrument, appuyer vivement sur le bouton supérieur, retirer