Page:Société des amis des sciences, de l’industrie et des arts de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1878, Tome 1.djvu/462

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
55
départemental

de M. Brousse, secrétaire général, président, et sur l’estrade, prennent place les bureaux de la Société des amis des sciences et du Comice agricole, ainsi que les membres du jury. Dans la salle se presse une foule nombreuse d’exposants.

Avant de procéder à l’appel des lauréats, M. le Président prend la parole en ces termes :


« Messieurs,

« Les organisateurs de ce Comice m’ont fait l’honneur de m’en confier la présidence à la place de M. le Préfet. Je les en remercie bien sincèrement, mais je regrette de ne pouvoir exprimer, aussi bien que l’eût fait le chef de l’administration départementale, l’intérèt que le Gouvernement de la République attache à ces concours et la joie que nous, ses dévoués serviteurs, éprouvons à les voir s’implanter de plus en plus dans les habitudes de ce riche pays. Rendons grâce aux hommes intelligents qui se sont dévoués à cette bonne œuvre, et qui la soutiennent, sans autre récompense que le plaisir d’être utiles, par leur infatigable activité. Félicitons aussi les éleveurs, propriétaires ou colons, de leur empressement à venir tenter les chances de cette épreuve et de leur diligence à préparer ces beaux sujets proposés à l’admiration des connaisseurs.

« Les hommes qui n’ont pas vécu un peu de la vie des champs ne se doutent pas de la somme de patience, de soins, de savoir nécessaires au travailleur agricole pour perfectionner une race et en tirer de vigoureux et élégants produits. Un tel dessein exige la connaissance des lois qui président à l’alimentation des animaux, à l’hygiène des étables, à la sélection des espèces, à la culture des prairies. Ces notions résultent de l’enseignement agricole donné dans les fermes modèles et surtout, de la tradition et de l’observation journalière. Il y a souvent plus de science pratique dans la tête d’un modeste paysan que dans celle d’un bachelier, et cette science vient se résumer et s’exprimer dans chacune des bêtes de cette remarquable exhibition ou de celle qui a procuré au département de la Haute-Loire de si brillants succès dans le grand concours de Paris.