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sur le rétablissement des tours

au moment de l’accouchement, soit pendant le nourrissage ; en un mot, de faire une étude de tous les instants sur les habitudes et les mœurs des mères.

Cet examen doit porter aussi sur les personnes condamnées pour avortement ou infanticide ; généralement, ces dernières, après l’arrêt de la justice, n’hésitent pas à expliquer le mobile qui les a poussées au crime et fournissent ainsi des indications très-utiles.

Avant d’entrer dans des considérations générales sur les différents modes d’admission des enfants susceptibles de tomber à la charge d’un département, il me paraît intéressant de faire une étude de ce qui s’est passé dans la Haute-Loire depuis 1840.

Le nombre, depuis longtemps considérable des élèves des hospices, commençait à atteindre des proportions inquiétantes à tous les points de vue.

Dans sa séance du 30 août 1840, le Conseil général prononça la suppression des tours de Brioude et d’Yssingeaux, et le tour de l’hospice du Puy resta le seul ouvert dans le département. Malgré cette mesure, le nombre des élèves continua à augmenter.

On comptait : 1227 élèves en 1840
                              1293       —       1841
                              1340       —       1842
                              1362       —       1843

Les dépenses du service des enfants trouvés, pendant ces mêmes années, s’élevaient aux sommes de 70 à 75,000 fr.

Le Conseil général, ému de voir ce mouvement ascendant, engagea l’administration à rechercher et à expérimenter un système propre à améliorer la situation.

C’est ainsi que, en 1842, le préfet, dans son rapport sur ce service, proposait comme remèdes : 1o de centraliser au Puy le service des enfants trouvés ; 2o de déplacer tous les enfants visités par leurs familles.

Il est arrivé qu’un enfant aussitôt déposé au tour était demandé par une voisine ou une parente et remis en qualité de