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une inscription de l’église saint-julien de brioude

par Thomas Beaulxamis, et publiée par ce religieux carme, à la suite des Histoires apostoliques d’Abdias ?

L’auteur de cette vie apocryphe, — édit. de 1571, in-8, fol. 166, — raconte que saint Martial, ayant obligé, par la puissance de ses exorcismes, une bande de démons à sortir d’un gouffre qui leur servait de retraite, somma l’un d’eux de lui dire son nom : je m’appelle Mille Artifex. — Et pourquoi t’appelles-tu ainsi ? continua le saint. — Parce que j’emploie mille ruses, mille artes, pour tromper les hommes, répliqua le démon. Et Martial ayant demandé à un autre démon comment il s’appelait, en reçut pour réponse qu’il s’appelait Neptunus, parce qu’il avait précipité dans le gouffre de l’enfer un grand nombre d’hommes. Ce dernier démon ayant été amené ensuite à parler de son chef, saint Martial eut la curiosité d’en demander le nom : il s’appelle Rixoaldus, répondit le mauvais esprit. — Et pourquoi porte-t-il ce nom ? demanda encore le saint. — Parce qu’il n’aime rien tant que les rixes et les discordes, riposta Neptunus.

L’on ne peut s’empêcher d’être frappé de l’analogie singulière qui existe entre les trois personnages du chapiteau de Saint-Julien et les démons Mille Artifex, Neptunus et Rixoaldus. Mais, pour se prononcer et décider entre ces deux interprétations, il serait nécessaire de déchiffrer la seconde ligne de cette inscription et nous avouons humblement n’avoir pu en venir à bout.

Brioude.

Paul Le Blanc.

(Extrait de l’Intermédiaire des chercheurs et des curieux, tom. XI, col. 483.)