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de l’autel, et aux trois vers qui étoient écrits sur le rebord dudit autel, qui contenoient que cette pierre renfermait les corps desdits saints évêques du Puy, comme nous l’avons rapporté dans notre verbal de la première séance, et que d’ailleurs c’étoit une ancienne pratique de l’Église universelle de renfermer les reliques des saints dans les autels sur lesquels on offroit le saint sacrifice ; le tout mûrement considéré et examiné, nous avons ordonné que les quatre corps saints seroient mis dans quatre châsses différentes pour être exposés à la piété et à la vénération des fidèles, sous les noms et invocation de S. Hermentaire, S. Suacre, S. Aurèle et S. Benigne, et qu’on pourroit les porter dans les processions solennelles, avec les autres reliques de la même église[1]. Nous avons ensuite enfermé chaque corps des saints dans une châsse particulière et travaillée en sculpture dorée de tous les côtés, doublée en dedans d’une étoffe de soye que nous avons bénite, ayant-séparé et réservé les quatre chefs que nous avons mis dans quatre bustes de bois argentés, de figure d’évêque a mi-corps, dont nous avons scellé l’ouverture du sceau de nos armes. De plus, nous avons mis dans chaque châsse un verbal de l’élévation que nous avons faite de ces reliques et du nom des saints sous lequel elles seroient honorées, avec une copie du rapport du médecin et chirurgiens pour le nom et nombre de ces ossemens qui seroient contenus dans chaque châsse ; ayant remis l’original du rapport des médecin et chirurgiens signé de leur main dans la châsse de Saint-Vosy, nous avons fait fermer chacune de ces quatre chasses par le haut et traverser la couverture par une verge de fer passant dans deux boucles que nous avons aussi fait arrêter par une clavette aussi de fer, et nous avons fait apposer sur le tout le sceau de nos armes.

Et d’autant que outre les quatre corps saints qui ont été formés des ossemens que nous avons tirés de la susdite concavité du tombeau, et que nous avons enfermés dans quatre châsses, il restoit encore plusieurs ossemens que l’on avoit trouvés séparés des autres, nous avons fait remettre tous ces ossemens dans la même concavité du tombeau, d’où nous les avions tirés, pour y être enfermés jusqu’à ce que nous ayons quelque preuve authentique pour connoitre le nom du saint dont ils composent le corps, ou que Dieu ayt fait connaître par quelque autre moyen sa volonté.

  1. Ces châsses qui avaient été déposées dans la chapelle souterraine de l’église de Saint-Vosy, furent ouvertes le 3 juillet 1791, sous l’épiscopat de Mgr  Galard de Terraube, qui en fit retirer un os de chaque saint pour être placé ensemble, dans un reliquaire, à la Cathédrale. (M. Aymard, Annales de la Société d’agriculture, t. XXIX, p. 560.)