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UNE PÉNITENCE PUBLIQUE EN GÉVAUDAN


1378


« L’usage des pénitences publiques, dit Chéruel[1], a existé très-longtemps dans l’Église. On les imposait d’ordinaire pour les crimes commis avec scandale. Cette institution, dont le principe était juste et vrai, et le but moral et saint, agissait avec force sur l’imagination des peuples. Chacun, témoin des austérités que les coupables enduraient également, soit qu’ils fussent de la condition la plus élevée ou de la plus humble, restait frappé de la puissance de l’Église et saisi de crainte pour ses arrêts. » Une pièce extraite des archives de la Lozère ayant pour titre : « Sentence où se voit une pénitence publique d’un sergent du baron de Salgues pour avoir dans Saugues osté une épée à un sergent du seigneur evesque », démontre que ces châtiments ecclésiastiques, réservés en apparence aux grands criminels, s’appliquaient aussi aux auteurs de délits commis au détriment des hauts dignitaires de l’Église ou de leurs serviteurs. L’analyse succincte de ce document vient à l’appui de cette thèse.

En 1377, Pierre Roget, alias Peyrard, sergent du dauphin d’Auvergne, comte de Clermont et seigneur de Mercœur et de Saugues, désarma sur la place publique de cette ville Jean Charrère, sergent de l’évêque de Mende, et lui enleva son épée.

  1. Dictionnaire historique des institutions, mœurs et coutumes de la France, 3e édition, pages 968 et 969.